Né le 12/09/1747 à Montigny-le-Gannelon, il est le fils de Silly Léon Marin, notaire, (+ 1753 à Montigny-le Gannelon) et le petit-fils de Silly Marin, procureur, (+ 1724 à Montigny-le-Gannelon). Lien vers généalogie de Pierre Louis François SILLY
Après un parcours dans les armées de la Révolution, il devient Général de brigade des armées napoléoniennes.
Il participa à la Bataille des Pyramides qui eut lieu le 3 thermidor An VI (21 juillet 1798) entre l'Armée française d'Orient commandée par Bonaparte et les forces mamelouks commandées par Mourad Bey, lors de la campagne d'Égypte. Bonaparte montra là son génie militaire, et mit en place, lors de cette bataille des pyramides, une innovation spectaculaire : la formation en carrés.
Bonaparte fit mettre l'armée en carrés de 2 000 hommes décrit ainsi par Thiers :
« Chaque division formait un carré; chaque carré était sur six rangs. Derrière étaient les compagnies de grenadiers en peloton, prêtes à renforcer les points d'attaque. L'artillerie était aux angles ; les bagages et les généraux au centre. Ces carrés étaient mouvants. Quand ils étaient en marche, deux côtés marchaient sur le flanc. Quand ils étaient chargés, ils devaient s'arrêter pour faire front sur toutes les faces. Puis, quand ils voulaient enlever une position, les premiers rangs devaient se détacher pour former des colonnes d'attaque, et les autres devaient rester en arrière formant toujours le carré, mais sur trois hommes de profondeur seulement, et prêts à recueillir les colonnes d'attaque. »
Le Général de brigade Silly était alors responsable de la 88ème demi-brigade de bataille (3 bataillons) sous les ordres du général Louis Friant (2ème brigade) dépendant lui-même du général Louis Charles Antoine Desaix responsable de la 4e division qui formait l'aile droite du dispositif Français vers le village de Guizeh. Pendant la Campagne d'Egypte, lors de la bataille de Canope en 1801, une de ses cuisses fut emportée par un boulet de canon.
A 60 ans, le 11/01/1808, le Pierre François Louis SILLY se marie à Cloyes-sur-le-Loir (28) avec Marie SEVENO (22ans), native de Belle-Ile-en-Mer comme sa 1ère épouse, Françoise JEAN, née en 1748, épousée en 1784 à Belle-Ile-en Mer où stationnait le 2e Régiment Bourbon auquel appartenait le Général, et décédée en 1807 à Cloyes. Lien vers rubrique généalogies
De cette union naît un fils, François Charles Léon, le 18 juin 1808 à Cloyes. Le Général Silly meurt le 07 janvier 1809 à Cloyes. Le 17 mai 1809, sa femme donne naissance à un second fils, Louis Clément. Elle s'installe à Villiers-sur-Loir (41) et va assurer l'éducation de ses deux enfants et les amener à faire des études.
L'aîné devient ainsi Docteur en médecine et le cadet, Louis Clément, précepteur dans une grande famille du Maine jusqu'en 1848, puis avocat, rédacteur au « Bonhomme Manceau » et, en dernier lieu, gérant et rédacteur du journal « l'Ouest » à Angers (1868-69).
La vie du docteur François Charles Silly, le bon médecin de Villiers (41)
Il s'installe à Villiers avec sa mère, c'est alors la Monarchie de Juillet. Ils demeurent alors au Boutry, closerie de la Grange. Leur installation à Villiers, selon Henri Mésange, serait due aux relations amicales entre les familles Lecerf et Silly (relations amicales dues à la profession médicale et au rôle joué dans l'armée napoléonienne). L'officier de santé des armées napoléoniennes, Jean-Baptiste Lecerf, marié à une Villersoise était venu habiter notre commune.
Le Dr Silly se consacre avant tout à sa tâche de médecin : c'est le médecin de tous, il soigne les plus pauvres gratuitement et il est apprécié de tous. Il prend soin aussi de sa mère devenue infirme. Républicain, il s'oppose au Second Empire. Il s'efforce alors d'épauler son frère Louis Clément, homme de lettres au Mans, républicain lui aussi, qui se trouve condamné politique assigné à résidence à Vendôme, mais que le sous préfet entend interdire de se rendre à Villiers chez son frère dont il dénonce « la détestable propagande ».
En 1854 le Dr Silly se marie : sa femme Françoise est la fille de l'officier de santé Lecerf. Le couple est très occupé en raison de toutes les responsabilités qu'il assume. Il prend ainsi en charge les deux neveux du Dr Silly. En 1855, le Dr Silly achète la maison de la rue Basse (aujourd'hui rue du Dr Silly), maison qui possède un petit jardin et s'élevant face au n°4 actuel. Sa vieillesse n'empêchera pas le Dr Silly de poursuivre son sacerdoce. La mort de son épouse en 1888 le laisse fort éprouvé et lui-même meurt en 1892. Il était alors âgé de 84 ans. Il fut retrouvé dans sa chambre tombé dans l'âtre de la cheminée et « presqu'entièrement carbonisé ». Selon un article de presse que m'a signalé Michel Renvoizé « Il est probable que, pris d'une syncope ou pendant son sommeil, le vieillard sera tombé de son siège et aura roulé dans le foyer ».
Toute la commune porte le deuil.
La municipalité décide alors que la rue Basse portera désormais le nom de rue Silly. Le maire de Villiers, Alphonse Rivière, déclare alors :
« Le Docteur Silly a donné à la commune de Villiers l'exemple du Citoyen vertueux, du Républicain accompli et du Philanthrope par excellence. »
En 1905, la municipalité décide pour perpétuer le souvenir du Dr Silly d'élever un monument sur sa tombe qui se trouve ainsi désormais surmontée d'une pyramide en pierre blanche.
Un républicain acquis aux idées socialistes
Le Dr Silly a joué un rôle très important pour implanter l'attachement à la République dans la population de Villiers. De cela témoignent entre autres les rapports de la police du département et de la Sous-préfecture de Vendôme. On apprend ainsi qu'il a fait partie des sociétés secrètes républicaines qui ont joué un rôle très important dans le département. C'est ainsi qu'en 1851, à la suite du coup d'Etat de Louis Napoléon, il est « arrêté pour affiliation ». En 1848 il s'était manifesté par son soutien à la République. Pour les élections d'avril 1848 il avait fait sien l'appel de George Sand, la muse de la République, pour que soient élus un ouvrier et un paysan dans chaque département. Dans le journal régional Le Patriote du 26 mars il écrivait ainsi : « Nous voulons un gouvernement démocratique, ne nous appuyons pas sur la classe bourgeoise. »
Tout au long du Second Empire, il est signalé dans les rapports de police et de la sous-préfecture comme un individu dangereux pour le Régime. Effectivement le Dr Silly a contribué à ce qu'une large majorité de la population villersoise manifeste son attachement aux idées républicaines et aux idées socialistes. Henri Mésange dans son article « Le bon médecin de Villiers » écrivait ainsi : « Notre bon médecin qui vit chaque jour la misère des hommes de ce temps, se fait aussi leur défenseur. Il est un socialiste convaincu et sincère en même temps qu'un citoyen vertueux. » Ce qui fait que sous le Second Empire il sera élu conseiller municipal.
Bibliographie :- extraits de l'Article paru dans le Bulletin municipal de Villiers-sur-Loir.
Henri Mésange lui a rendu un bel hommage dans un article publié dans le Bulletin de la Société Archéologique de 1981 ainsi que dans son livre consacré à Villiers-sur-Loir.
- Dictionnaire historique géographique et biographique du Maine-et-Loire Auteur : Célestin Port Edité en 1878
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